Même le plus dévot des dévots doit se rendre à l’évidence. À moins d’une envolée supersonique et surnaturelle dans le mont Ventoux demain, Lance Armstrong ne remportera pas son huitième tour de France cette année et s’inclinera dimanche devant Alberto Contador, successeur à l’effarante classe ascensionnelle (allez Greg, c’est pas si grave tout ça).
Cela dit, le dévot mélomane pourra toujours se consoler en imaginant son héros, plus fort que la mort, reprendre du poil de la bête en s’envoyant dans les esgourdes les mêmes groupes que lui. Car, en plus d’informer la gente sportive de ses états d’âme de champion, le Twitter de Lance Amstrong en a appris de belle à la gente sonique sur les goûts musicaux du cycliste américain.
Une analyste fouillée des dizaines et dizaines et dizaines et dizaines et dizaines de flatulences micro-bloggueuses lâchées par Armstrong sur sa page depuis plusieurs mois nous révèle ainsi que Ray LaMontagne, Band Of Horses ou Conor Oberst font partie des artistes qui l’aident à s’assouplir sur la table de massage.
Le soft rock des Kings Of Leon dernier cri lui procure aussi un infini plaisir, tout comme le récent Middle Cyclone de Neko Case, Frank's Tavern de Calexico, la BO de Garden State, Blood Bank de Bon Iver, ou Songbird de Willie Nelson ("qui forme une bonne équipe avec Ryan Adams" selon lui).
Mais ce n’est rien en comparaison de la marotte Iron & Wine, qui revient à plusieurs reprises dans les mini-saillies littéraires du fondateur de la fondation Livestrong (des critiques très lapidaires hein, à base de "listening to XXX" ou de "XXX in my ipod", avec des "stunning" qui passent de temps en temps). Autre préférence étonnante : Sufjan Stevens a visité son baladeur MP3 plusieurs mois avant la dérouillée dans le cont' la montre d'hier.
Or donc, Lance Armstrong aime le folk de sa patrie, et même les plus branchés ne pourront plus broncher quand on leur dira que le cycle, c’est chic.