Les chanteuses et chanteurs de country noir(e)s ?

Ray Charles, Tina Turner, Latoya Jackson ont chacun à leur façon chanté de la country et montrer leur passion pour ces musiques.

RAY CHARLES & JOHNNY CASH - "Walk the Line" et "Ring of Fire" - 1969


A l'heure ou la texane Beyonce parle d'une envie d'un album country, où Snoop Doggy Dogg admire Johnny Cash et Willie Nelson, etc, pensez vous qu'on va voir plus de chanteurs de country noirs comme CHARLEY PRIDE dans les années 60 à nos jours ?


CHARLEY PRIDE - Kiss an angel Good Mornings ( versin 2009 )






BEYONCE & SUGARLAND - Irreplaceable( 2008 )


BETTYE LAVETTE, légende du rythm and blues reprend Dolly Parton ( 2006 )
https://www.youtube.com/watch?v=oIT8GDBAS_M


MIKO MARKS - Mama ( 2005 )
https://www.youtube.com/watch?v=Op3rQ23tFAg

Je pense que se serais une bonne chose qu'il y'est des noir, qui se mette a la country. Je pense que c'est une des raison qui font que beaucoup de français n'aime pas la country. Et le fait que des noirs si mette changerais vraiment la donne. La country est une superbe musique qui doit être ouverte a tout le monde, et pas seulement au blanc.

Je sais qu'il y'a un chanteur de country américain et musulman. Je ne sais plus son nom, faudrait que je le retrouve.

Laurent a écrit:

Je sais qu'il y'a un chanteur de country américain et musulman. Je ne sais plus son nom, faudrait que je le retrouve.

Serait-ce le chanteur Kareem Salama ? mais il n'est pas noir.

http://fr.truveo.com/MUSIQUE-Kareem-Salama-invente-la-country-musulmane/id/2684123102

Je sais qu'une fois, j'en ai vu un dans les artistes de country sur le site de CMT, mais là c'est moi, je ne me souviens plus de son nom. Mais c'est une bonne chose que la musique country soit ouverte à tout le monde. J'ai connu un malgache fou de musique country diverses, son mariage était très country-music. C'était sympa.

Oui, c'est lui, merci, je le croyais noir !

En ce moment, y'a ce gars que j'ai vu sur CMT : DARIUS RUCKER






Je n'ai pas spécialement aimer son single, mais faudrait que je découvre son album.

Laurent a écrit:

Oui, c'est lui, merci, je le croyais noir !

En ce moment, y'a ce gars que j'ai vu sur CMT : DARIUS RUCKER

Je n'ai pas spécialement aimer son single, mais faudrait que je découvre son album.

Je ne sais plus si c'est lui que j'avais repéré sur CMT (quand j'aurai davantage le temps, je chercherais), mais merci de m'avoir fait découvrir cet artiste : j'aime bien ses ballades.

http://www.cmt.com/videos/darius-rucker/336930/it-wont-be-like-this-for-long.jhtml

Au moins un qui a échappé au rap

cette nouvelle preuve de mixité des genres est une bonne nouvelle!

Mouais on en fait un peu trop de ce côté là à mon avis ...


Sûrement "l'effet Obama" ...

Ceux qu'on a cité ici étaient là avant Obama !

Ouep, mais le fait que le sujet vienne sur la table, c'est ça que je déplore ...


On ne se posait pas ces questions là avant !

Perso j'aime la bonne musique, je ne vais pas acheter un disc parce que l'artiste est noir, et inversement !

Je l'achète parce qu'il est bon !

Ah oui, je suis totalement d'accord avec toi ! Mais c'est juste pour dire qu'un noir dans a country a ses chances de réussir. On ne peut plus dire la country est une musique de blancs, de même que la soul est une musique de noirs.

Charley Pride en a quand même drôlement bavé fin 60's début 70's quand les gens ont vu avec un choc qui était le merveilleux chanteur du single du moment à la radio.

Oui effectivement, Charley Pride était un précurseur dans ce domaine !

Pour en revenir au topic, j'adore Darius Rucker, autant que je l'adorai avec Hootie !

Je ne connais pas assez Darius pour faire un sujet sur lui, mais n'hesite pas.

Je l'ai vu en magasin plusieurs fois en avril dernier, aux USA. J'avais hésité ...

Zikweb a écrit:

Au moins un qui a échappé au rap

Je trouve ta remarque limite ....

Zikweb a écrit:

Au moins un qui a échappé au rap

Y'a surement des fans américains qui disent à propos d'Eminem : "au moins un qui a échappé à la country ou au pop-rock" !

Quoiqu'on a des jeunes bad boys en country, mais ils ne sont pas promotionnés à Nashville

Hi,

En espérant ne pas trop vous gaver de détail !

"Elaborée au cœur des communautés montagnardes des Appalaches et des Ozarks Mountains, la Hillbilly Music partage de nombreux points communs avec son homologue le Blues, né lui des mains rugueuses des ouvriers agricoles noirs de la Coton Belt. L’appellation de Blues des Blancs est donc intéressante si elle ne soulevait pas cette déplorable habitude de classer les genres par couleur, coutume issue de la ségrégation, longtemps en vigueur dans le Sud des Etats Unis.

Certes, la Country Music se développa à partir des années 30-40 puis 50-60 dans un secteur géographique hostile au melting-pot des races. Tradition héritée d’une période où «l’Institution Particulière» était de mise et, accentuée après la Guerre de Sécession et une période de Reconstruction humiliante pour la population locale. L’esprit revanchard populaire s'y focalise sans gloire sur la minorité de couleur sans défense, y compris de la part de ses soi-disant libérateurs. Toujours est-il que la classe laborieuse blanche du Sud est soigneusement entretenue dans son conservatisme de base par l’Establishment politique et économique en place et n’accepte aucune intervention de couleur dans ses acquis. Parmi ces derniers, la Country Music est, au regard de ses sources, immédiatement estampillée blanche, sans considération aucune pour les nombreuses influences qui parsème son évolution. Par ailleurs, Nashville, capitale du genre, est jusque dans les années cinquante, une plaque tournante du Ku Klux Klan, né non loin, à Pulaski dans le Sud Tennessee. Autant dire que les instances dirigeantes des lieux ne sont guère favorables à une cohabitation raciale.

La Hillbilly Music subit donc de plein fouet cet état de fait, ne puisant ses influences noires que confidentiellement voire hypocritement puisque dès 1925, l’une des premières vedettes du Grand Ole Opry est l’harmoniciste noir Deford Bailey que son coreligionnaire Uncle Dave Macon devra, lors des tournées, faire passer pour son valet afin de lui permettre l’accueil dans les hôtels. Deford Bailey est viré sans ménagement en 1941 par George D. Hay sous prétexte d’un manque de courage et de volonté de diversifier son répertoire. Par ailleurs, les maîtres de l’Opry (la plupart du temps non musiciens) interdiront longtemps les instruments dit «nègres» sur la scène du Ryman Auditorium (batterie, guitare électrique, cuivre…). Conservateurs jusqu’au ridicule, l’Establishment refusera un temps tout crédit aux artistes de Western Swing, proscrira les termes de Blues et de Boogie jusqu’à ce que la situation devienne intenable selon les critères dictés par le dieu $. Moins butés, les artistes s’ouvrent volontiers aux techniques de leurs homologues de couleurs. Certains toutefois militent dans le sens de la devise «Séparés mais Egaux» tel Jimmie Davis créateur du standard «You Are My Sunshine», élu Gouverneur de Louisiane sur la base d’un programme ségrégationniste.

Ce même Jimmie Davis fut pourtant le premier artiste de Country Music à embaucher un musicien de couleur dans son road band et à se prêter à un duo en compagnie d' un artiste Blues.

Ebranlé par le succès du Western Swing, l’institution se fissure avec le coup porté par le Rockabilly qui force la porte de l’Opry par le biais d’une reconnaissance préalable auprès de son concurrent direct le Louisiana Hayride. La jeune génération y compris sudiste représente un potentiel financier non négligeable, aspirine efficace en cas de mauvaise conscience. Nous sommes toutefois loin de recevoir officiellement des artistes de couleurs sur place, Deford Bailey demeure sans héritiers spirituels, jusqu’à l’arrivée de Charley Pride au milieu des années soixante et premier élu de couleur au Country Music Hall Of Fame et encore, seulement en 2000. Deford Bailey reçoit cette juste reconnaissance en 2005.

Le public du cru n’est pas exempt de reproche, son attitude vis à vis d’artistes comme Charley Pride fut trop souvent déplorable, attachant à la Country Music une casserole dont elle peine encore aujourd’hui à se défaire vis à vis du grand public. Situation heureusement atténuée par le biais d’artistes militants tel Johnny Cash ou Waylon Jennings. Dans les années soixante dix, ce dernier reprend «Willie And Laura Mae Jones», une chanson sur le thème d’une relation interraciale due à la plume du Louisianais Tony Joe White. Sur ce sujet polémique, «Irma Jackson» de Merle Haggard sera remisé au tiroir par Capitol soucieux de ne pas offusquer sa clientèle à majorité d’expatriés sudistes. Ce même Merle Haggard n’aura en revanche aucun mal à exprimer son désaccord avec le mouvement Hippy dans «The Fightin’ Side Of Me» quitte à décevoir nombre de ses fans qui voyait en lui un Bob Dylan en puissance. Certes conservateur, Merle Haggard n’en est pas moins respectueux de l’opinion des autres, témoins sa prise de position contre le début de boycotte annoncé des Dixie Chicks après l’expression spontanée de Nathalie Maine sur l’intervention en Irak pilotée par George W. Bush.

Par ailleurs, en 1994, des artistes Blues et Country s’associent l’espace de l’album «Rythm’ Country ‘n’ Blues», galette composée de duos «mixtes» prestigieux mais hélas décevante. Plus complet, le coffret «The Black Experience From Where I Stand», compilation de 52 artistes dont bon nombre de représentants du Blues, de la Soul et du ,jazz ayant ponctuellement tâté de la Country Music et de quelques spécialistes du genre.

Considérant la rigueur de l’Establishment en charge de promouvoir la Hillbilly puis Country Music depuis l’avènement des supports permettant sa commercialisation à grande échelle, chapeau bas à tous ces artistes qui eurent le courage de bousculer les règles en place pour faire évoluer la Country Music jusqu’à nos jours. Toutefois, il est bien désolant de constater à l’aube du vingt et unième siècle, la difficulté pour ce grand pays de se débarrasser de ces vieux démons du conservatisme un poil xénophobe dont la Country Music est trop souvent la vitrine musicale sous le fallacieux prétexte d’un public de cols bleus. On constate encore dernièrement le généreux support du milieux Country à la politique interventionniste du pays avec la diffusion de moult œuvres en hommage aux troupes engagés et plus globalement à la bannière étoilée. La chasse aux sorcières est décidément devenu un mode de fonctionnement cyclique au pays de Mickey.

L’artiste noir à la recherche de filons pour une carrière Country sait qu’il se heurte encore à un mur conservateur, il pourra toutefois en partie le contourner grâce à la Black Country Music Association (présente sur Nashville depuis 1997 grâce à sa co-fondatrice Frankie Staton artiste et compositeur établie à Music City depuis le début des année 80), soucieuse de préserver la mémoire collective quant à l’influence des artistes de couleur sur la Country Music, mais aussi soutenir les artistes en devenir. Ainsi, les sondages nous apprennent que 25% de la communauté noire américaine apprécie écouter de la Country Music. Genre musical par ailleurs très bien accueilli en terres africaines et aux Caraïbes.

Récemment, le string band Carolina Chocolate Drop nous propose un retour au source du Old Time made in Appalache, l'originalité de cette formation réside dans le fait que ses membres sont afro-américains et qu'ils se réapproprient fort justement les origines du genre. Signe des temps, ils se classent fort honorablement dans les charts bluegrass. Tout comme Darius Rucker (1966 - ) chanteur du groupe de Rock Hootie & The Blowfish, auteur récent d'un album solo certes sans grand relief, mais tout à fait intégré à la production Country du moment et bien accueillit par les Charts.

Néanmoins, l'exemple d'artistes de la communauté afro-américaine comme Charley Pride où O.B. McClinton (1940-) ayant réussit à s'imposer dans le monde de la Country Music demeure exceptionnel. A tel point que la première chanteuse noire à se produire au Grand Ole Opry fut Linda Martell (1941-) une chanteuse de Ryhtm’n’Blues signé par Shelby Singleton sur Plantation, occasion pour elle de graver un album Country «Colored Me Country» et de s’ouvrir les portes de l’Opry l’espace de fugaces occasion à la fin des années soixantes. Venus d'horizons Jazz, Blues et même Soul, Louis Armstrong, Ray Charles et Tina Turner s'essayent à l'exercice, non sans réussite au moins artistique.

Un mot sur Mike Johnson (1943-), fan des Singin’ Cowboy, ce garçon nous laisse quelques remarquables pièces de Yodel.

A propos de Singing Cowboy, Herb Jeffries (1911 - ) débute dans le Jazz aux cotés de Duke Ellington puis se pique d'intérêt pour le cinéma et les Singing Cowboys. Dès la moitié des années 30, il se pose comme la référence du genre dans une production parallèle ciblée sur le public de couleur, Reconnu par Hollywood il a son étoile sur le Walk Of Fame de Los Angeles. En revanche, le milieu musical ne lui accorde d’intérêt que venues les années 80 avec la vague du «Cowboy Revival» menée par Red Steagall et consorts. En 1995 à 83 ans, il réalise un disque «The Bronze Buckaroo Rides Again» pour la collection Warner Western. Un belle mais tardive reconnaissance aboutie avec son élection en 2004 au Western Performer Hall of Fame.

En bref, n'en déplaise à quelques uns, la Country Music est un magnifique bébé métis né d'influences tant blacks que whites. Et je n'ai pas abordé le sud du Rio Grande

Hee Haw

Près de 15 ans après, avec le mouvement "BLACK LIVES MATTER" qui a mis en avant les droits et la représentation de la communauté noire aux Etats-Unis, il y a eu des bouleversements dans la société américaine, avec de répercussions aussi en Europe.

Et le milieu de la musique n'y échappe pas. L'industrie de Nashville non plus. Plusieurs artistes noirs ont émergé et médiatisé par les grands médias.

Maintenant que l'album 2024 de Beyoncé sera country ( sortie le 29 mars 2024 ), ce sont aussi de nombreuses chanteuses méconnues qui reçoivent une fenêtre médiatique plus forte que jamais.




J'ai pu découvrir des noms et des clips que je ne connaissais pas :

LINDA MARTELL 1970


TANNER ADELL 2022


K MICHELLE 2023


2022